NATOIRE ET LA SANGUINE, ARTICLE DE LA GAZETTE DROUOT N°15 DU 16 AVRIL 2021, P.111


«[...]. Avec cette feuille, Charles-Joseph Natoire laisse un travail préparatoire à une peinture plus importante. Il s’exerce à rendre au mieux la figure d’Adonis, ses expressions et mouvements : c’est l’un des protagonistes de son tableau Vénus et Adonis, aujourd’hui conservé au musée des beaux-arts de Nîmes et reproduit dans l’ouvrage de Suzanna Caviglia-Brunel consacré à l’artiste (Arthena, 2012, n° P.165), peint dans les années 1740-1745.
À cette époque, Natoire est à l’apogée de sa carrière. L’élève de Lemoyne, qui remporta le premier prix de Rome en 1721, est devenu académicien en 1734 grâce à un tableau mythologique, Vénus commandant des armes à Vulcain (musée de Montpellier). Depuis, les commandes se sont succédé, parmi lesquelles de grandes décorations tant pour le roi que pour des aristocrates ou les bourgeois. L’hôtel de Soubise est ainsi orné de sa célèbre série sur le thème de l’« Histoire de Psyché ». Son talent de décorateur et sa grande maîtrise du trait ont fait de lui, en 1751, le nouveau directeur de l’Académie de France à Rome. En Italie, il cesse de peindre pour dessiner des paysages naturels et spontanés… qui inspireront notamment un certain Hubert Robert. »
Caroline Legrand