Alfred Auguste Janniot (1889-1969), Voici des fruits, des fleurs, des feuilles et des branches…, tapisserie au point d’Aubusson, 280 x 665 cm. Estimation : 80 000/90 000 €.br>


Alfred Auguste Janniot (1889-1969), Voici des fruits, des fleurs, des feuilles et des branches…, tapisserie au point d’Aubusson, 280 x 665 cm. Estimation : 80 000/90 000 €.br>«Voici des fruits, des fleurs, des feuilles et des branches. Et puis voici mon cœur qui ne bat que pour vous. Ne le déchirez pas avec vos deux mains blanches. Et qu’à vos yeux si beaux l’humble présent soit doux.» Cette première strophe du poème de Paul Verlaine «Green» inspira Alfred Auguste Janniot lors de la fabrication de cette immense tapisserie, réalisée sur commande de M. Ducos pour sa villa «la Thébaïde» à Butry-sur-Oise. Il s’écoule deux années, entre 1947 et 1949, entre le moment où l’artiste imagine son carton et celui où la tapisserie sort des ateliers de M. Bascoulergue, à Aubusson. Une composition monumentale à la vue de ses 6,65 mètres de longueur ! Mais Alfred Janniot aimait particulièrement les œuvres de grandes dimensions, s’inscrivant dans des constructions architecturales. Cet ancien élève aux Beaux-Arts de Paris, prix de Rome en 1919, puis professeur, est en effet l’auteur des bas-reliefs de l’ancien musée des Colonies de la porte Dorée, réalisés à l’occasion de l’Exposition coloniale de 1931, à Paris, et des bas-reliefs de la façade arrière du Palais de Tokyo de 1937. Nice lui doit la fontaine Masséna et le monument aux morts de la Corniche, et Bordeaux, les reliefs de la façade de la Bourse du travail. Ces œuvres s’inscrivent pleinement dans la tendance art déco. Ami de Jacques-Émile Ruhlmann, notre artiste fut l’un des principaux acteurs de la célèbre Exposition des Arts décoratifs de 1925, événement marquant l’expansion de ce nouveau style prônant le retour aux valeurs classiques. À l’instar d’un autre grand sculpteur, Antoine Bourdelle, Janniot fait le choix du figuratif. La figure féminine s’impose à cette époque comme la représentation de la beauté intemporelle, ici entourée d’une nature en pleine effervescence. Une tapisserie au thème proche, Les Arts majeurs, est conservée au musée des Années 30, à Boulogne-Billancourt. L’art d’Alfred Janniot, un véritable hymne à la vie !.br>Pleins feux sur les arts décoratifs du XXe siècle à partir de 14 h. Outre une impressionnante tapisserie d’Alfred- Auguste Janniot, attendue à 80 000/90 000 €, nous remarquerons un beau bouquet de créations de Pierre Jeanneret, dont un ensemble composé d’un canapé et de deux fauteuils en teck et simili rouge, réalisé vers 1955-1956 pour un bâtiment administratif de Chandigarh, en Inde (35 000/40 000 €), ou encore un meuble de rangement dit «File Cupboard» de 1957-1958 en teck naturel, de forme rectangulaire, ouvrant par quatre portes en façade et provenant également de Chandigarh (16 000/18 000 €). Alentour, nous choisirons notamment un bronze contemporain, Le Tigre, à patine marron foncé et signé «Patrice Chobriat La Londe 2014» ( 9 300/9 800 €), mais aussi un tableau de Kvapil brossant une Fin de journée (6 000/8 000 €) ou une importante console d’applique et son miroir d’époque art déco en fer forgé, à décor géométrique ajouré dans l’esprit de Paul Kiss (5 000/6 000 €).