MOBILIER A PEDIGREE

Époque Louis XIV. Bureau plat à caissons double face, laqué noir, plateau garni d’un cuir grenat et cerné d’une lingotière, ornementation de bronze doré, 75 x 161 x 80 cm. Estimation : 60 000/70 000 €.br>Le mobilier fera forte impression à l’occasion de cette vente de prestige organisée les 7 et 8 novembre au château de Tilloloy dans la Somme. Se distingueront deux meubles au beau pedigree : ce bureau plat Louis XIV (60 000/70 000 €) et un buffet Empire en placage d’acajou et pieds griffes dans le goût de Jacob. À deux vantaux en façade et décor de bronze doré à motifs de frise d’entrelacs, montants à têtes d’Égyptienne, profils à l’antique et couronne de laurier, portant l’étiquette de la collection Hermès, il est estimé 40 000/50 000 €. Notre bureau, quant à lui, à cinq caissons et autant de tiroirs en ceinture, est laqué noir et doté de pieds cambrés, d’une riche décoration de bronzes dorés à motifs de masque et de feuillage. Il se place à la frontière entre les périodes Louis XIV et Régence. Oublié, le bureau Mazarin avec ses huit pieds et ses entretoises, voici un meuble large soutenu par quatre pieds cambrés ! On observe encore la présence des caissons encadrés de part et d’autre de montants évoquant les anciens pieds disparus. André-Charles Boulle a été l’un des initiateurs de créations de ce type, offrant peu à peu plus de légèreté et de diversité au mobilier. Les bronzes encore très présents suggèrent une datation précoce, notamment les masques et les pieds de biche. Ce bureau a en tout cas séduit de nombreux amateurs, le premier d’entre eux étant Alexander Hamilton (1757-1804). Fils d’un marchand écossais et d’une mère descendante de huguenots français, il deviendra l’un des financiers et hommes politiques forts de l’Amérique du XVIIIe siècle. Il est considéré comme l’un des pères fondateurs des États-Unis pour son travail aux côtés de Georges Washington et comme secrétaire du Trésor. Le bureau restera encore quelque temps outre-Atlantique, chez Frederick P. Victoria, à New York, avant de passer par la collection Gage. Bientôt en vente en France, c’est une aubaine pour les collectionneurs de l’Hexagone !.br>br>Deux jours d’enchères de prestige se dérouleront au château de Tilloloy. Des tableaux, gravures, bronzes, porcelaines, bibelots, meubles et objets d’art divers feront l’ouverture de rideau le samedi à 14 h. Les estimations se feront raisonnables durant cette première vacation. Au choix, un paysage d’Henri Rouel (2 200/2 500 €) et un Portrait de femme au boa signé Reyna (4 000/5 000 €), à moins de préférer un Épagneul au faisan en bronze de Pierre-Jules Mène (2 500/2 800 €) et une statuette chryséléphantine de Picault, Escholier (2 600/2 800 €). Une commode Louis XVI à décor marqueté de motifs géométriques se négociera ensuite à 4 500/5 000 €. Tableaux anciens ouvriront avec brio la session dominicale. C’est une Nature morte aux fruits attribuée à un peintre flamand du XVIIe siècle, Jan Albert Rootius, qui devrait provoquer la plus belle bataille, à hauteur de 19 000/22 000 €. De même époque, un Campement de Bohémiens attribué à Pieter van Bredael est attendu à 18 000/20 000 €. Changement de style avec deux tableaux formant dessus-de-porte, Arion sauvé par le dauphin et Vertumne et Pomone, d’après François Boucher (20 000/25 000 €). Le paysage italien idéalisé sera encore illustré par Les Baigneuses à Tivoli peintes, d’après Joseph Vernet en 1884, par Henry Plousoy (17 000/20 000 €). Après des bronzes, dont un Taureau aux banderilles d’Isidore Bonheur (4 800/5 200 €), s’imposeront les arts asiatiques au moyen d’un Boddhisattva Kwan yin assis en délassement en bois, réalisé en Chine au XVIIIe ou XIXe siècle (5 500/6 500 €), ou encore d’un Bouddha Maravijaya assis en virasana vêtu d’une robe monastique et à belle coiffure hérissée de fines bouclettes, issu d’un travail thaïlandais, royaume de Ratanakosin, du XVIIIe siècle (8 000/10 000 €). Meubles et objets d’art anciens fermeront brillamment cette vente, en particulier un buffet Empire en placage d’acajou dans le goût de Jacob, à décor en bronze de têtes d’Égyptienne (40 000/50 000 €), et un bureau Louis XIV plat à caissons laqué noir, à 60 000/70 000 € Signalons enfin quatre fauteuils d’apparat Empire à dossier carré, attribués à Marcion (20 000/25 000 €), mais aussi un cartel Louis XIV en marqueterie Boulle en écaille brune et de laiton doré, à décor à la Bérain (9 000/10 000 €), ainsi qu’une pendule XIXe en bronze à décor de femme allongée à patine brune, le cadran signé «Charpentier et Cie Bronziers Paris rue Charlot 8» (22 000/25 000 €).