VENTE DE PRESTIGE AU CHATEAU ST ROCH

Honneur aux créations les plus anciennes avec ce
bureau plat de la fin de l’époque Louis XIV,
provenant de l’ancienne collection Gage et de
la collection new-yorkaise de Frederick
P. Victoria. Il illustre toutes les innovations de
cette période, menant au mobilier du
XVIIIe siècle tel qu’on le connaît. À caissons
double face, laqué noir, il ouvre par cinq
tiroirs en ceinture, disposés deux à deux
autour du tiroir central en retrait, et repose
sur quatre pieds cambrés. Le bureau est un
meuble emblématique du XVIIIe. Il subit de
nombreux changements au cours du règne du
Roi-Soleil. De simple table il devient bureau
Mazarin, avec ses huit pieds entrecroisés et
ses grands caissons, avant de laisser place au
début du XVIIIe siècle au bureau plat avec
ses pieds cambrés, annonçant déjà l’époque
Régence et le style Louis XV. On reconnaît
encore dans notre exemplaire la rigidité louisquatorzienne
dans les pieds et le goût du luxe
dans les imposants bronzes dorés. Quant au
décor laqué noir, il semble faire référence aux
tout premiers meubles d’ébénisterie du
XVIIe qui, comme leur nom l’indique, étaient
plaqués d’ébène… Une mode sans doute
venue de Hollande, où les bateaux rapportaient
régulièrement du Nouveau Monde des
bois exotiques. On retrouve cette essence
dans un rare cabinet français XVIIe, réalisé à
Paris en collaboration avec des artistes flamands
ou allemands et présenté lors de cette
vente avec une estimation à hauteur de
25 000/30 000 €. On signalera encore de cette
époque une commode attribuée à Thomas
Hache, en marqueterie de bois indigènes, à
23 000/25 000 €, avant d’avancer dans le
temps avec une console Régence en bois
doré, à 14 000/15 000 € ou encore quatre fauteuils
d’apparat Empire attribués à Marcion,
à 20 000/25 000 €.<
DIMANCHE 21 MAI, SOREL-MOUSSEL.
HÔTEL DES VENTES DE CHANTILLY
OISE ENCHÈRES OVV.
LA GAZETTE DROUOT N° 20 DU 19 MAI 2017 141